Adishatz Jacques Chirac !

Quelle émotion ce matin à l'annonce de la mort de Jacques CHIRAC ... quelle émotion, et quelle fierté aussi de l'avoir côtoyé, soutenu sans réserve pendant de longues années.

Je me souviendrai toute ma vie de cette immense salle du lac où, le 23 novembre 1991, près de 1000 élus d'AQUITAINE du RELPA étaient venus l'écouter, lui parler , se faire prendre en photo avec lui. Aimant les élus comme il aimait les Français, il était parmi nous  comme un poisson dans l'eau. Il dévorait son entrecôte bazadaise, louchant sur celle de Madeleine (mon épouse) qui peinait à finir la sienne ! On le sentait heureux, alors que tant d'autres auraient fait "le service minimum" !

Avec sa bienveillance et sa bonhomie, il faisait en sorte que les élus de la République soient respectés et considérés. Ce n'était que justice pour des femmes et des hommes au dévouement sans faille au service de leurs concitoyens.

Il réfutait, comme je l'ai toujours fait, qu'un ou une élue exerçait un métier... non c'est une fonction... un service...

Cela a été un honneur et un bonheur, pour moi et toute l'équipe du RELPA de l'époque, d’être aussi un soutien sans réserve pour lui. Il le savait et à la fin d'une toujours rude journée, un seul regard suffisait pour nous exprimer sa gratitude.

J'ai aussi personnellement été très fier d’être, à Bordeaux et en Gironde, le président de son COMITE DE SOUTIEN lorsque tous nos parlementaires girondins (sauf CHABAN) et nombre d'élus locaux soutenaient BALLADUR ! Cela a confirmé une intimité et une grande proximité.

Je lui ai "désobéi" une seule fois ... lorsque j'ai été candidat aux Législatives dans la deuxième circonscription de la Gironde au départ d'Alain JUPPE : il voulait envoyer des "ténors" pour me soutenir. J'ai refusé, mettant en oeuvre une campagne locale. Il était malgré tout inquiet : la situation politique Nationale du moment n'était pas très porteuse !...."Président je vous dédierai ma victoire" : Michelle DELAUNAY battue, je lui ai dédié ma victoire !

Je suis sûr qu'YVES d'AMECOURT et sa dynamique équipe suivront son sillon si profondément enraciné dans le sol et lui dédieront nos prochaines victoires.

Merci adishatz.


Et si on mettait un peu de méthode dans nos recherches d’économies ?

A l’heure où l’Etat parle sans cesse de « faire des économies » mais n’en fait pas, je voulais ici faire quelques propositions de méthode !

Elles sont issues de mon passé de consultant en Analyse de la Valeur (Value Analysis), de mon métier de chef d’entreprise, et de mes expériences de Conseiller Général de la Gironde à la commission des finances, de Maire, de Président d’une communauté de communes rurales, puis de Conseiller Régional.

Pourquoi faire des économies dans le budget de l’Etat ?

L’Etat vit à crédit. Il reporte sur les générations futures le poids des déficits d’aujourd’hui.

Dans nos communes, le budget doit être équilibré et l’anuité d’emprunt doit être remboursée chaque année avec les ressources propres de la commune. Un Maire n’a pas le droit d’emprunter pour rembourser un emprunt. C’est ce que fait l’Etat chaque jour !

Pour mieux le masquer, l’Etat ne compare jamais son déficit au montant du budget. Il serait de 25% ! Il le compare toujours à la richesse nationale (PIB) ce qui donne un résultat plus admissible : 2 à 3% ! Cette année encore le déficit de l'Etat augmentera, alors qu'on nous explique qu'il baisse comparé à la richesse nationale...

A l’extrême gauche comme à l’extrême droite on explique que le déficit est une vue de l’esprit et qu’il suffit pour le combler, de produire de la monnaie… Pour ma part je suis peut-être vieux-jeu, mais je pense comme tout bon paysan, que le plus simple serait de dépenser moins qu’on ne gagne !

Faire des économies dans le budget de la nation a au moins trois objectifs :

  • dégager de l’épargne pour rembourser notre dette
  • affecter des moyens sur des fonctions qui, aujourd’hui, en manquent
  • financer les investissements utiles, notamment dans l’aménagement du territoire

Comment faire des économies ?

Consultant, puis directeur d’action, dans une PME spécialisée en Analyse de la Valeur, pendant dix ans j’ai eu l’occasion d’accompagner des entreprises, des administrations, dans leurs projets d’innovation. Ces méthodes de raisonnement pourtant éprouvées depuis plus d’un demi-siècle, ne sont pas enseignées dans les écoles de formation de nos fonctionnaires.

Parmi les principes de l’Analyse de la Valeur il y a de raisonner lorsqu’on dépense, "comme si c’était son propre argent" ! Un autre, est de briser les hiérarchies convenues et de constituer pour innover des groupes de travail pluridisciplinaires qui vont "de l’utilisateur jusqu’au concepteur"… du terrain jusqu’aux décideurs.

Mais le grand apport de l’Analyse de la Valeur est de raisonner par rapport au « service à rendre », la fonction, plutôt que par rapport au « service rendu », ou à la solution proposée. Le but est de se projeter dans l’avenir, de s’adapter aux nouveaux besoins, afin d’innover. C’est aussi d’éviter le travers de nos raisonnements qui consistent trop souvent à démonter les solutions, à les juger par rapport à leurs défauts, puis à les corriger, les amender. Mais à force de corriger les solutions sans se reposer la question du service qu'elles rendent, on les alourdit, on les complexifie, on les fragilise, … Or, comme le disait Pierre Dac : « Dans un monde en évolution il vaut mieux penser le changement que changer le pansement ».

Rien ne peut se faire sans définir et redéfinir l’objectif, le but, la fonction, le service à rendre !

Ce travail de redéfinition est essentiel et doit faire l’unanimité, tout le reste en découle. Il est d’ailleurs bien plus facile de faire l’unanimité sur un objectif que sur une solution. C’est politiquement très utile dans la gestion quotidienne.

Un fois le service à rendre clairement défini, alors, il reste à ouvrir le champ des possible pour trouver la meilleure solution pour le rendre ! Et là les gisements de progrès, d’innovation, d’amélioration du service rendu, sont énormes dans le fonctionnement, comme dans les investissements !

Les progrès sont d’autant plus importants que les solutions sont âgées et complexes, or, les solutions mises en œuvre par l’Etat et les collectivités territoriales n’ont pas été remises en cause depuis des lustres !

L’analyse de la valeur permet de faire la part des choses entre ce qui est directement utile à l’utilisateur, au public, et ce qui est de la fonction de conception ou d’administration et qui peut être corrigé, optimisée, parfois supprimé. L’objectif est de diminuer les moyens alloués sans changer le service rendu, voire en augmentant la qualité du service.

C’est tout le contraire des pratiques de l’Etat qui est un grand utilisateur de la méthode du rabot.

Les dangers de la méthode du rabot !

La méthode du rabot consiste à faire des économies sans avoir pris le temps de l’analyse préalable du service à rendre. On coupe partout sans regarder et sans savoir pourquoi. Résultat : on dégrade le service rendu au public, on supprime des fonctionnaires sans discernement, on fusionne des collectivités sans définir leurs compétences, on transfert des compétences qu’on n’a pas optimisées, on ferme des services publics. C’est la politique du chiffre.

Symptôme d’un Etat qui n’arrive pas à se réformer, les « trésoreries ».

A quoi servent les trésoreries ? Ce sont des administrations pas forcément connues du grand public réparties sur tout le territoire national. La direction des finances publiques et du budget compte, en France, près de 140000 fonctionnaires.

  • Elles permettent aux collectivités locales de recevoir leurs recettes et d’acquitter leurs dépenses. Pour le faire, les collectivités locales continuent à rédiger des mandats et des titres, comme au XIXème siècle. Les titres et les mandats sont signés par le maire, ou le président, envoyés à la trésorerie la plus proche où quelqu’un les contrôle, puis les active… Le processus de gestion des mandats et des titres occupe, dans notre beau pays entre 50 et 70000 personnes !
  • Elles assistent les collectivités locales dans l’élaboration de leurs budgets.
  • Elles réalisent pour chaque collectivité locale les « comptes de gestions » qui sont la copie exacte des « comptes administratifs » réalisés par les collectivités locales elles-mêmes.
  • Elles conseillent et assistent les collectivités locales dans l’établissement de ces différents documents et dans leurs choix de gestion.

Depuis plusieurs années déjà, les trésoreries ferment un peu partout. Notamment en zone rurale.

Les trésoreries ferment, mais elles restent le passage obligé pour les collectivités locales. C’est la méthode du rabot : dégradation du service public, allongement des délais de paiement des collectivités locales, éloignement pour les contribuables les plus vulnérables qui ne peuvent pas payer leur dû par internet, perte de conseil pour les Maire Ruraux car leur trésorier, chargé désormais d’une multitude de collectivités, n’a plus le temps d’exercer sa mission dans de bonnes conditions. Les régies, faute d'être portées souvent à la trésorerie, grossissent en mairie.

Pour résoudre le problème d’éloignement, au lieu de simplifier et de moderniser, l’Etat propose de numériser … numériser les mandats et les titres ! On continue donc, dans les collectivités à rédiger des mandats et des titres en double exemplaire, mais, au lieu de les poster, on les scanne et on les adresse par internet à la trésorerie !

Pourtant, si l’on prend chacune de ces fonctions séparément, il existe des solutions pour permettre d’améliorer le service rendu et de faire des économies budgétaires conséquentes !

  • Autoriser les collectivités locales à ouvrir un compte dans la banque de réseau la plus proche : ainsi on cessera de faire des kilomètres pour aller porter le produit des régies à la trésorerie qui, année après année, s’éloigne ;
  • Autoriser les collectivités locales à recouvrer elle-même les recettes et à régler elle-même leurs dépenses : virement, carte bleue, chèque, autant de moyens de paiement et d’encaissement que les collectivités locales ne connaissent pas. Que dire de paypal, lydia … C’est de la science fiction !
  • Autoriser les collectivités locales à faire appel au service d’un expert comptable préalablement formé à la comptabilité publique ; Il y a des experts comptables sur tout le territoire !

Ces solutions de bon sens permettraient tout à la fois d’améliorer le service public, d’améliorer les délais de paiement et d’encaissement, de réduire les distances pour le contribuable et pour les collectivités locales, de participer au développement local en faisant travailler les banques de réseaux, les experts comptables et de faire des économies substantielles dans le budget de la nation (entre 1,5 et 2,1 milliards d’€uros).

Cette solution est-elle sécurisée ?

J’ai évoqué cette solution avec plus d’un haut-fonctionnaire ! Notamment avec des représentants de la Direction des Finances Publiques. On m’a répondu : « Vous êtes un révolutionnaire ! Vous voulez mettre fin au principe de séparation entre l’ordonnateur et le payeur » ! Diantre !

Et puis l’un d’eux m’a dit : « Mais comment dans ce cas contrôler les élus ! ». Puis il insista : « Oui, mais en cas de détournement »… Alors je lui ai raconté l’histoire de mon ami élu, maire et président d’un syndicat d’adduction d’eau, en Entre-Deux-Mers.

La Directrice du Syndicat collectionnait les sacs à main de luxe. Pour pouvoir assouvir son insatiable désir d’en acquérir de nouveaux, elle a commencé à faire signer à son président des mandats, en double exemplaires, l’un avec le RIB de l’entreprise qui effectuait les travaux pour le syndicat, et l’autre avec le RIB de l’entreprise de son mari. Au fil des années elle a détourné ainsi près de 800 000 € sans que ni le président, ni le Trésorier, ni même son mari ne s’en aperçoivent.

Lorsque l’affaire a été jugée, elle a avoué les faits, reconnu qu’elle avait agi seule. Le président du syndicat a été condamné « in solidum » à rembourser les sommes avec sa directrice. Le Trésorier, fonctionnaire de l’Etat, censé veiller à la bonne exécution des budgets, lui, non seulement n’a pas été condamné ni même inquiété, mais il a été promu dans la sud de la France !

J’ai la ferme conviction qu’avec l’organisation que je propose, plus simple, plus lisible, la supercherie n’aurait pas été possible. Le président aurait inscrit « bon pour paiement » sur une facture et signé un seul chèque !

Conclusion

Il y a comme cela, dans notre beau pays, un certain nombre de gisements d’économies, des pépites de bureaucratie, des conglomérats de tâches qui ne rendent pas directement service au public et que l’on peut réorganiser pour se concentrer sur les tâches les plus directement utiles. Il y a des processus qu’il convient de revisiter en ayant, au préalable, redéfini le service « public », la « compétence utile », le « but ». L’analyse de la valeur est une méthode éprouvée qui permet de découvrir ces gisements d’économies et de les exploiter en s’attaquant à la fonction de conception, d’organisation ou d’administration. Le résultat est triple : on améliore le service, on économise les moyens et on augmente l'intérêt des fonctionnaires pour leur travail !

Pour les hommes et les femmes de bonne volonté il y a un chemin pour simplifier notre administration, lutter contre la bureaucratie, et, tous ensemble, faire des économies ! Il faut le faire avec discernement, en associant tous les acteurs, pour économiser les moyens sur les processus qui ne sont pas directement utiles au citoyen.

NB : Vous pouvez voter sur un certain nombre de propositions concernant les trésoreries dans notre espace votation, sur ce site.


Quand les Maires jettent l’éponge

Les articles passent. Les médias en parlent vaguement mais personne ne traite réellement le problème. Pourtant, ce qui est entrain de se passer dans les exécutifs locaux est extrêmement préoccupant.

Les prochaines élections municipales se tiendront les 23 et 30 mars 2020, dans un an. Une date bien trop éloignée pour certains maires à bout, qui préfèrent démissionner plutôt que d'attendre la fin de leur mandat. Le quotidien Le Figaro a eu accès aux données du répertoire national des élus (RNE) qui relève un taux croissant de démission chez les maires de France.

Depuis l'élection d'Emmanuel Macron, ils ont été 386 à démissionner, un chiffre record. Cette tendance a commencé en 2014. Sur la période 2014-2018: 1021 élus à l'écharpe tricolore ont démissionné en quatre ans. Ils n'étaient que 535 pour la même période lors de la précédente mandature (2008-2014).

Sentiment d’abandon de l’Etat, manque de marge de manoeuvre budgétaire, transferts de compétences forcés aux Communautés de Communes ou communauté d’Agglomération (EPCI), sentiment d’être des « ouvriers des préfectures » ou encore manque de reconnaissance, voilà ce qui motive des Maires a laisser leur mandat.

Cette impression d'être abandonné par l'État est surtout vécue dans les plus petites communes rurales. Le Figaro note que sur les 1021 démissions de ces quatre dernières années, 887 concernaient les Maires de communes de moins de 2000 habitants. Un chiffre saisissant quand on sait que c’est justement dans ces communes là où les élus locaux sont le plus sollicités et là où on en a le plus besoin.

En Nouvelle-Aquitaine, le dernier en date est Gérard Debet, Maire de Badefol d’Ans ( 24 ) qui a démissionné en novembre dernier, miné par les baisses des dotations de l'Etat, les exigences administratives... et une polémique autour de la fermeture d'une classe.

Que peut apporter le RELPA Nouvelle-Aquitaine ?

Notre association a pour but ultime justement de rassembler tous les élus locaux : Conseillers Départementaux, Conseilleurs Régionaux mais aussi et surtout les Maires et Conseillers Municipaux.
Avoir le sentiment de ne pas être seul, faire partager ses problématiques, mettre en relation des élus qui ont monté de beaux projets et sauvé des villages.

Voilà notre priorité et notre ambition !

Dans cette dernière année avant les élections municipales de 2020, vous pouvez compter sur nous pour vous aider.

Contactez-nous et faites-nous remonter vos problématiques.

Fidèlement,

Baudouin Fournier - Conseiller Municipal à Pineuilh (Gironde) - Trésorier du RELPA