Immobilier : les crédits d’aujourd’hui sont les travaux de demain.

Par David Lisnard, maire de Cannes, Président de Nouvelle-Energie, Viviane Chaine-Ribeiro, Présidente de la FTPE[1], Vice-Présidente de Nouvelle-Energie, Ex-Présidente de Action Logement Immobilier et Yves d’Amécourt, Vice-Président de la FTPE, ancien conseiller général de Gironde, ancien maire de Sauveterre-de-Guyenne.

La production de nouveaux crédits à l'habitat a encore chuté en février (-40 % par rapport à février 2022). Le taux d'usure est désormais recalculé tous les mois dans le but de débloquer le marché des crédits.  Mais le problème se situe ailleurs : dans les critères du Haut conseil de stabilité financière (présidé par Bruno Le Maire) imposés aux banques depuis le 1er janvier 2022 qui les empêchent de prêter aux particuliers (personne physiques et SCI) :

  • Le montant total de l’endettement rapporté aux revenus ne doit pas excéder 35% ;
  • L’endettement ne doit pas excéder 27 ans ;
  • La possibilité d’y déroger ne doit pas excéder 20% des dossiers de crédits pour chaque banque.

Ces critères ne dérangeaient personnes tant qu’il s’agissait de « préconisations ». Ces règles d’usage n’empêchaient pas chaque établissement d’apprécier au cas par cas. Mais depuis le 1er janvier, elles sont devenues obligatoires.

Dans le crédit comme ailleurs, l’administration de notre pays soi-disant « ultra-libéral » met sous tutelle les professionnels et les acteurs de terrain pour leur imposer son dogme et sa vision. C’est devenu monnaie courante en France : pour empêcher les abus ou les accidents de quelques-uns, on inflige à tous une protection déraisonnable a priori. Comme nos administrations confondent le danger et le risque, elles posent des barrières à chaque fois qu’il y a un risque, croyant protéger d’un danger.

Ainsi, un ménage qui souhaite acquérir un bien immobilier avec l’objectif de le louer devra se plier aux mêmes règles qu’un ménage qui achète sa première maison pour l’habiter, à savoir « un montant d’endettement rapporté aux revenus, de 35% maximum ». Autant dire que l’équation est impossible. Dans l’immobilier locatif, le taux d’effort est de 70 à 100% : les loyers perçus permettent de rembourser tout ou partie de l’opération.

 

Depuis le mois de janvier 2022, 60 à 80% des particuliers porteurs de projets immobiliers sont ainsi exclus de l’accès au crédit ! Quand nos parlementaires produisent des lois, nos bureaucraties, « autorités », « agences », et « haut-conseils », produisent les règlements qui les contredisent, et vice-et-versa.

Le président de la République avait annoncé au début de son premier mandat « un choc de l’offre de logements » : le choc a eu lieu, mais pas dans le sens attendu. On ne peut en même temps appeler à la construction et pénaliser la construction. Les effets délétères de la trajectoire de Zéro Artificialisation Nette (ZAN) en sont une expression récente qui va accentuer la pénurie de foncier disponible, donc générer une forte inflation du mètre carré constructible. Les mêmes contradictions d’affichages et de mesures pèsent sur la réhabilitation, avec dans les faits une raréfaction des prêts.

D’ici 2028, le gouvernement veut éradiquer toutes les « passoires thermiques ». Il s’agit des logements les plus énergivores, classées F et G sur le diagnostic de performance énergétique Il y en a « 7 à 8 millions » selon la FNAIM. La plupart sont dans le parc privé, la moitié en location.

Depuis ce 1er janvier, tous les logements dont la consommation énergétique excède les 450 kWh/m²/an sont interdits à la location. Mais, dans le même temps, alors que le coût des travaux augmente, l’Etat empêche les banques de prêter aux propriétaires-bailleurs porteurs des projets de rénovation énergétique.

Pour s’en sortir, si l’Etat laissait les banques faire leur métier ?

Une méthode simple serait de :

  • Revenir sur la décision d’imposer aux banques les critères du HCSF. Laisser les banques louer de l’argent à des investisseurs en capacité de le rendre au cours de leur projet et d’en payer le loyer ! Les banques sont équipées pour cela. La façon dont l’Etat intervient dans les métiers des uns et des autres est devenue insupportable et contre-productive ;
  • Supprimer la publication du taux d’usure et laisser jouer la libre concurrence pour que les taux d’intérêt soient soumis au marché, plutôt que de les plafonner avec un taux d’usure et de s’apercevoir qu’à peine publié, le plafond est trop bas. Lorsque la demande diminue, la meilleure façon de faire baisser les prix, c’est justement la libre concurrence ;
  • Revoir la politique de distribution des aides à la pierre pour permettre l’équilibre financier des projets de rénovation dans le parc privé locatif conventionné dans les zones rurales ;
  • Sanctionner les particuliers ou les établissements bancaires qui abusent du système ;
  • Accompagner les particuliers qui sont en situation de surendettement, comme le font déjà la Banque de France qui anime les commissions de surendettement et l’Autorité de Contrôle Prudentiel et de Résolution (ACPR) ;

L’enjeu est de taille. Se priver de l’investissement des particuliers dans l’immobilier locatif est un non-sens dans une France qui a plus que jamais besoin de croissance, besoin de construire, de rénover, d’isoler, de conventionner, pour mettre à disposition des logements dans le parc privé.

L’artisanat du bâtiment regroupe plus de 400000 entreprises qui emploient 1,1 million de salariés. Or, les crédits d’aujourd’hui, sont les travaux de demain. Il y a fort à parier que, dans quelques mois, après celui des banques, le carnet de commande des artisans ne se vide lui aussi… Le gouvernement serait bien inspiré de rouvrir l’accès au crédit, avant de ne perdre définitivement le sien. Pour cela il y a un chemin peu emprunté jusqu’ici : la liberté !

[1] FTPE : Fédération des Très Petite Entreprises


Les risques sur l’avenir appellent à déclencher d’urgence un puissant volet de relance par les territoires

Pour le collectif de 175 élus, experts et entrepreneurs - initié par Jean-Christophe Fromantin, qui réunit les présidents de région Xavier Bertrand, Carole Delga et François Bonneau, des maires de villes moyennes, les parlementaires Bruno Retailleau, François Valini ou Philippe Vigier, ou encore l’universitaire Carlos Moreno - il est aujourd’hui à la fois indispensable et urgent de compléter le plan de relance d’un puissant volet territorial. Dédié prioritairement à la requalification et à la modernisation des infrastructures publiques, estimées à 50 milliards d’EUR.

Pour trois raisons majeures : Répondre concrètement à l’aspiration de plus en plus forte des Français de vivre dans des espaces apaisés (villes moyennes et villages) ; activer un levier économique parmi les plus efficaces pour assurer une perspective de croissance solide et durable ; mobiliser l’épargne vers des vecteurs d’investissements régionaux.

Permettre aux Français d’investir là où ils veulent vivre …

  • L'accroissement des déficits publics et de la dette pour sauver l'économie vont inévitablement réduire les moyens de l'Etat (déjà très tendus) pour investir et assurer ses missions régaliennes. Cette perspective de désengagement va s'aggraver durablement par la combinaison d'autres facteurs : l'inflation des déficits sociaux, mais également la détérioration des bilans des entreprises enclins naturellement à réviser leurs ambitions et par voie de conséquence leurs contributions fiscales et sociales.
  • Plusieurs indicateurs avancés viennent d'ores et déjà corroborer ces difficultés et leurs impacts structurels de long terme : baisse de l'autofinancement des entreprises dont on estime les besoins à venir en fonds propres entre 50 et 100 milliards d'EUR, aggravation du déficit commercial avec des risques de détériorer encore nos parts de marché.
    Les alertes récentes de la Cour des comptes contre le « court-termisme » et de la Commission européenne sur l’emballement des déficits, confirment les risques d’un décrochage de l’économie française.
  • Au-delà d'une récession probablement longue et difficile, et compte-tenu des carences accumulées, on s'achemine vers un risque de disqualification des territoires. Victimes d'un triple effet : i) du sous-investissement de l'Etat, ii) d'une baisse des recettes fiscales et iii) d'une diminution de l’autofinancement des collectivités locales et par conséquent de leurs propres capacités d'investissement.
    Cette situation conduit à une véritable impasse compte-tenu de l’absence de marges de manœuvres sur les prélèvements obligatoires. La réponse ne sera donc pas fiscale ; elle appelle la mobilisation de l’épargne des Français (en hausse de 100 Mds depuis la crise, pour un volume global de plus de 5000 Mds) vers des investissements à fort effet de levier.
  • Pour éviter les risques de disqualification, il est urgent de promouvoir un volet de relance et d’avenir par et pour les territoires. D'autant que les attentes des Français - attirés par une nouvelle qualité de vie dont les villes moyennes sont l'épicentre - sont alignées sur cet objectif.
  • Rappelons que l'économie résidentielle représente plus de 80% des ressources territoriales, que ses effets multiplicateurs sont très significatifs et qu'elle participe d'un renouveau des fonctions productives des territoires. Les derniers chiffres sur la part industrielle du PIB (10,2%, un des plus bas d’Europe) corrobore l’urgence d’un tel renouveau économique.
    Rappelons également que, si l’impact de la relance sera probablement efficace à moyen terme pour les grandes entreprises - confortant ainsi l'économie centralisée qui contribue à de nombreux mécanismes de redistribution vers les territoires -, il n’intègre cependant pas suffisamment les mesures d’investissement susceptibles de renforcer la compétitivité des territoires. Il est par conséquent indispensable d’articuler les mesures du plan de relance avec une initiative complémentaire et ambitieuse au niveau des territoires.
  • C'est la raison pour laquelle nous préconisons un programme d'investissement en infrastructures publiques - estimé à environ 50 milliards d'EUR (selon le chiffrage Infrastructures France, vs 6 à 8 milliards dans le plan de relance actuel) - orienté vers les villes moyennes afin de renforcer leur attractivité ; avec cinq volets :
    Le renforcement des équipements publics sociaux, d’éducation et de santé ; la mise à niveau des infrastructures de mobilité autour des villes moyennes ; l’achèvement du déploiement des réseaux numériques et de l’innovation technologique ; la restauration du patrimoine matériel, immatériel et culturel à effet d’entrainement sur l’économie, le tourisme et l’attractivité ; la distribution d’espaces de travail partagé à haute valeur ajoutée dans toutes les villes moyennes.
  • Ce plan de relance territorial serait coordonné par les Régions - en lien avec les communes et les départements pour ce qui relève de leurs compétences respectives - selon des principes et une armature définis par l’Etat. Plusieurs Régions se sont d’ores et déjà dotées de véhicules ou d’ingénierie pour l’investissement.
    Les ressources seraient mobilisées via des partenariats public/privé et auprès des Français via des circuits-courts de financement - des emprunts obligataires émis par les Régions avec la garantie de l'Etat -. Cela présenterait trois avantages :
    Une très forte rentabilité liée à l’effet d’entrainement des investissements d’infrastructure ; un potentiel de souscription de la part des Français associés à la redynamisation de ce qui participe de leur environnement immédiat (62% des Français estiment qu'investir dans les infrastructures est vital pour la croissance économique) ; une réponse à leurs projets de vie (85% des Français préféreraient vivre dans des villes moyennes et les village - cette proportion est la plus forte chez les jeunes de moins de 35 ans).

La face cachée des éoliennes

Le développement accéléré des éoliennes pose un nombre certain de problèmes que je vous propose d’évoquer ci après.

  • les terres rares ou lanthanides

Ce groupe des lanthanides se compose du lanthane (numéro atomique 57) et de 14 autres éléments aux propriétés voisines (notamment le praséodyme et le néodyme). Appelées aussi terres rares (TR), les lanthanides ne sont pas à proprement parler rares, on les trouve un peu partout sur la terre mais toujours en très petite quantité.

Leur extraction est extrêmement difficile, longue (de nombreuses étapes sont nécessaires) et particulièrement polluante puisque elle utilise en grande quantité la soude, l'acide nitrique et d'autres solvants tout aussi toxiques. Le processus d'extraction rejette de l'acide sulfurique et de l'uranium, la revue Géo avait révélé dans un reportage que la mine de Baotou en Mongolie avait un taux de radiation 30 fois supérieur à la normale (pour mémoire : 14 à Tchernobyl !). Peu d'éléments parviennent jusqu'à nous, la Chine ne voulant pas dévoiler les ravages environnementaux provoqués, mais il n'y a plus ni cultures ni élevages dans cette région, la faune et la flore ont complètement disparues, les eaux sont saturées de rejets toxiques, l'espérance de vie a diminué car le nombre de cancers a considérablement augmenté. Toute la région est définitivement condamnée. Le résultat est pire qu'une bombe atomique dont les effets ne diminuent avec le temps qu’en fonction de la "période" des éléments. Le Monde, le Figaro ont par le passé traité du calvaire des habitants de cette région, mais les documents sont rares, la zone est pratiquement interdite d'accès.

Le néodyme associé à d'autres éléments (Fe) a des propriétés magnétiques remarquables. Il est utilisé dans les moteurs électriques et les générateurs d'éoliennes. Il faut 150 kg de néodyme par MW dans une éolienne. Dans les véhicules automobiles hybrides, il faut environ 15 kg de TR / véhicule.

La production mondiale est ~ 130 000 t, la Chine en produisant dans les 95% ; autant dire qu'elle détient le monopole mondial des TR.

Très tôt, début des années 90, les chinois ont perçu l'extraordinaire potentiel des TR et ont pratiqué un dumping acharné, en mettant sur le marché des produits à bas prix. Toutes les unités de productions américaines, canadiennes, européennes, australiennes ont du cesser leur activité n'étant plus rentables. Les chinois en ont racheté certaines afin de rendre impossible toute reprise de production à l'avenir.

Le monde est maintenant entièrement dépendant du bon vouloir des chinois qui fixent non seulement les prix mais décident de l'approvisionnement, ou non, à l'extérieur du territoire chinois. Ils peuvent dans un avenir proche suspendre toute exportation et réserver l'intégralité de la production à la seule industrie chinoise.

Le problème est encore largement ignoré des politiques….

  • l'usage du béton !

L'ancrage d'une éolienne nécessite de 250 à 400 m3 de béton soit entre 30 et 50 tonnes.

Un calcul a été fait pour un parc de 20 000 éoliennes(projet Hulot pour le territoire français) : il faudrait 30 millions de tonnes de béton !!!

Si l'industrie du béton était un pays, il serait le 3ème émetteur de CO2 au monde. La production de béton nécessite de grande quantité d'énergie souvent fossile (fuel). Il se compose de ciment (dont les particules sont nocives) mais aussi de sable (dont l'extraction se fait au détriment des sols, déstabilisant et épuisant la ressource).

De plus se pose le problème de la fin de vie de l'éolienne : qui ira retirer 40 t de béton dans un champs ? comment ? à quel prix ? pour stocker les déchets où ??? Ce qui veut dire qu'un sol où a été implantée une éolienne sera définitivement condamné.

  • L'impact sur la faune:

Les oiseaux sont les principales victimes des éoliennes : la hauteur de ces dernières, le manque de visibilité lors de mauvaises conditions atmosphériques sont causes de nombreuses pertes. Les renards ne s'y trompent pas, le pied d'une éolienne est un garde-manger très apprécié.

Mais le plus grand dommage est causé aux chauves souris : le système qui leur permet de se déplacer est à l'image d'un radar qui envoie une onde ; l'onde qui leur revient indique un obstacle et elles modifient leur trajectoire. Dans le cas d'une éolienne, les pales tournent et le signal émis par la chauve souris n'est pas renvoyé systématiquement puisqu'il ne rencontre pas toujours un obstacle. Leur système de navigation étant perturbé, les chauves souris se laissent prendre au piège.

Les écologistes sont très soucieux du devenir des chauves souris ; de nombreux programmes de protection avec subventions, donc deniers publiques à l'appui, ont été mis en place ces dernières années par les régions. Cela devient pathétique lorsque les mêmes favorisent par leur vote l'implantation d'éoliennes à proximité des sites protégés.

  • le coût :

Son cout est d’environ 2M d'euro par MW à quoi s'ajoutent les coûts de raccordement au réseau.

Vous pouvez lire à ce propos l’article de l’IFRAP (institut présidé par Agnes Verdier Moliné) : « vrai, faux : quel est le cout de l’électricité éolienne »

  • Les éoliennes nécessitent des "doublures" afin d'assurer une production continue :

La production d'énergie de la part des éoliennes étant aléatoire, éole, faisant de la résistance, souffle quand bon lui semble ! Sous la pression des écolos, l'Allemagne a profondément modifié sa production électrique, mais la fermeture de centrales nucléaires a vu la réouverture de centrales à charbon, d’autant plus polluantes, que le charbon de bonne qualité, devenant rare, est remplacé par de la lignite dont les particules sont particulièrement toxiques. Cette pollution ne connait pas de frontières : ainsi il y a quelques années un nuage de particules fines toxiques est arrivé sur Orléans, après analyse, ces particules provenaient de la lignite allemande poussées par un vent du nord.

  • Les pollution visuelles et sonores :

On parle beaucoup de patrimoine architectural, de patrimoine immatériel... il y a aussi un patrimoine à préserver: nos paysages, pas seulement ceux qui sont classés, je parle de tous ces paysages de France qui font notre ravissement au quotidien. Ils ont été façonnés par la nature et par les hommes au fil des millénaires. Les collines verdoyantes, les champs de blé de la Beauce, le littoral méritent notre respect au même titre que le Val de Loire ou d'autres sites prestigieux. Ils sont le reflet de notre passé et il nous appartient de tenter de les transmettre intacts aux générations suivantes.

La pollution visuelle générée par les éoliennes est une atteinte à l'intégrité et la beauté de ces paysages. A proximité, on peut évoquer tout autant la pollution sonore subie par les riverains

La production électrique française, grâce au nucléaire, a un coût très attractif, la remplacer par des énergies renouvelables augmenterait considérablement les coûts, non seulement pour les particuliers mais aussi pour les industries utilisatrices.

Les « smart grid » dont les fonctions sont d'équilibrer et coordonner les différents maillons de la production apportent un plus dans la régulation. Mais, si l'intégralité de la production électrique devait être dévolue à l'éolien et au solaire, leur production aléatoire ne permettra pas une alimentation fiable, même au niveau européen en l’absence de solution massive et à grande échelle de stockage de l'électricité.


Le sapin, le vélo, la betterave .... et le Bobo

Fraichement installés dans un fauteuil en chênes ou Pins morts, nous découvrons le vrai visage de ces élus couleur gazon, balayant  d’un revers de main, nos traditions, notre culture sur l’autel du déni des territoires et de leur histoire.

Tout surpris de se retrouver dans les positions de premiers magistrats de leur ville, après une première vague Covid qui a montré combien étaient essentiels le vivre mieux, le circuit court, la solidarité, nous voilà propulsés dans un élan où la yourte remplace l’échoppe, le tournesol le sapin de Noël, Woodstock le tour de France !

L’écologie ne doit pas être le repoussoir d’une minorité idéologique, mais doit être un tremplin de l’excellence pour nos territoires, notre agriculture, notre artisanat, nos commerces, nos logements. L’aide à la recherche doit être la première condition pour renforcer nos territoires : aider, accompagner, nos exploitants dans le développement de leur savoir- faire, c’est préparer le monde de demain.

A l’heure où l’autonomie alimentaire, la coopérative agricole, l’économie circulaire, le circuit court, l’isolation thermique,  deviennent des nouveaux modèles , encourager les acteurs de terrain par un allégement administratif de strates qui se multiplient qui paralysent les bonnes volontés, un compagnonnage accru pour nos agriculteurs et artisans locaux envers les jeunes, un développement du recyclage quel qu’il soit afin d’accroitre de nouvelles filières, une aide à la recherche agro-alimentaire plus poussée , tout cela participera et encouragera un nouveau modèle de société sans stigmatiser, sans opposer, sans divaguer.

Mais tout ça ne se fera pas non plus sans un développement numérique essentiel pour nos territoires, 4 G, 5 G, fibre sont des outils essentiels afin de ne pas paupériser des pans entiers de la société. Elle est aussi un dispositif pour nos citoyens les plus vulnérables, comme la télémédecine, le maintien à domicile avec la domotique, l’administration, et pour nos jeunes nous l’avons vu pendant le confinement, l’instruction, l’éducation. Quand la ville s’éloigne, la technologie doit se rapprocher.

Tout ce que ces nouveaux écologistes des villes veulent supprimer, abolir, diaboliser, d’un revers de mains est un pilier essentiel du maintien dans nos territoires. Pourquoi une minorité qui accède facilement à tout le confort que peut offrir une société moderne, devrait-elle aujourd’hui influencer, stigmatiser une majorité qui elle a fait un choix de vivre proche de la nature, des forêts, des clochers ?

Quel est ce nouveau modèle de citadins drapés d’une cape chlorophylle méprisant nos paysans qui rêvent que le tour de France passe le long de leurs champs, nos chasseurs qui entretiennent les chemins de forêts régulent une surpopulation de certaines espèces qui détruisent un écosystème participant à l’équilibre de la biodiversité dont ils nous rebattent les oreilles, en pensant que les jardins partagés restent l’alpha et l’Omega de celle-ci ?

L’écologie se ferra avec les territoires d’abord ou ne se fera pas. Tout le monde veut une vie meilleure, tout le monde veut manger sain, tout le monde aime le vélo, Noël, le civet, le tour de France (ou presque tout le monde !). Le premier pilier sera l’aide à la recherche, le second le développement numérique, le troisième l’allégement bureaucratique véritable boulet Français, le quatrième une nouvelle politique ferroviaire des territoires qui permettra à tous les urbains de venir se régaler d’une bonne garbure, d’un confit de canard en admirant le coucher de soleil au fond d’une vallée arborée.

Quand ils auront compris ça, l’écologie deviendra bleue comme l’horizon.


L’écologie ne peut pas être le dictat de quelques uns, fussent-ils tirés au sort !

Alors qu’en France, quelques zones urbanisées viennent de tomber entre les mains d’Europe-Ecologie-les-Verts, de nombreux élus de tout bord revendiquent leur coté « écolo » comme Monsieur Jourdain qui faisait de la prose sans le savoir… Je les mets en garde contre cette course à l’écologie politique, parfois radicale, qui est le plus souvent contraire au « développement durable » que nous appelons de nos vœux.

Je les invite plutôt à travailler sur le fond pour comprendre et proposer, au lieu de se servir, comme des perroquets agiles, dans les éléments de langage conçus par d’autres, pour mener des combats qui ne sont pas les nôtres.

Car la vérité c’est que derrière l’écologie politique se cache la pire des idéologies. Une idéologie qui combat l’entreprise et le travail, une idéologie qui nie l’humanité, glorifie le monde animal et qui engendrera, à terme,  de nouvelles pauvretés, l’égoïsme et  fera le lit de nouveaux esclavages.

L’anticapitalisme primaire, l’altermondialiste béat, le nationalisme à outrance, ne sont pas compatibles avec le développement durable pour une simple raison : ils apportent des réponses à des questions, avant qu’elles ne soient posées !

Il est temps que les idéologues cessent d’utiliser à tort et à travers l’écologie. Il est impératif que l’écologie reste une science et pas une idéologie politique. C’est à ce prix que nous pourrons prendre, à chaque moment, les bonnes décisions ! L’écologie est l’affaire de tous. Elle ne peut pas être le dictat de quelque uns, fussent-ils tirés au sort !

L’écologie que l’on nous sert aujourd’hui angoisse et nous perturbe ! Elle provoque même, chez les plus jeunes d’entre-nous des crises existentielles, voire des dépressions. Comme si l’homme était un nuisible !

Le développement durable doit être au contraire une source d’espérance immense. Il parle de patrimoine, de bien commun, de transmission, d’équilibre, de beauté. Il parle de vivre ensemble !

L’écologie que l’on nous sert aujourd’hui est une écologie de la pensée unique. Le monologue du machin. Circulez, la messe est dite ! On n’a plus le droit de poser des questions, de remettre en question, d’essayer de comprendre, de débattre !

Le développement durable, au contraire, doit être le lieu du questionnement. Il  doit permettre de douter, de remettre en cause les vieux chênes de la pensée et permettre à l’homme de retrouver sa qualité de « roseau pensant ».

L’écologie qu’on nous sert aujourd’hui, est une injure au « discours de la méthode » et l’on y mélange les sujets à l’envie : les gaz à effet de serre, la couche d’ozone, le réchauffement climatique, la sortie du nucléaire, le diesel, la biodiversité, les abeilles, le cancer ; en agriculture, le bio, la nature, l’organique et la conservation ; la forêt cultivée, la déforestation, les énergies fossiles, … Les recettes que l’on nous propose se contredisent les unes les autres.

Pourtant, le développement durable doit, au contraire, se fixer des objectifs concrets et mesurer la façon dont les solutions que l’on propose y répondent.

L’écologie que l’on nous propose est un nouvel égoïsme. Chacun s’intéresse au contenu de son assiette, à l’air qu’il respire, à son environnement, aux frontières et ZNT qu’il envisage d’installer autour de sa maison, de son village,  … Comme si l’intérêt général pouvait se satisfaire de réflexes visant à protéger  les intérêts particuliers. Comme si nous étions devenus les « tubes » que décrit Amélie Nothomb, achetant l’écologie comme on achète un paquet de chewing-gum chez un marchand de bonbons.

Le développement durable, au contraire, donne du sens à nos vies, s’intéresse à l’environnement, à l’atmosphère, à l’eau, et finalement, aux peuples, aux civilisations, aux générations passées, aux générations futures, et, au-delà de l’intérêt général,  au bien commun ! Car comme le disait Antoine de Saint Exupéry : “Nous n’avons pas hérité de la terre, nous l’avons empruntée à nos enfants”.

L’écologie qu’on nous sert aujourd’hui, est une dépression permanente et la négation de nos propres mérites ! La France, pourtant souvent citée dans le collège des pays développés parmi les pays les plus vertueux du monde dont le système alimentaire est le plus durable du monde, est l’objet de railleries et d’une stigmatisation permanente et insupportable d’un microcosme écologiste qui occupe, il faut bien le dire, de plus en plus de place dans les médias et au sein de l’administration. Et désormais dans quelques métropoles peuplées de bobos écolos labellisés bio… Et vous, que faites vous pour la planète : « je mange bio » ! « Bio » est devenu le graal ! Et vous, êtes vous bio ? Pas sûr !

Le développement durable reconnait les mérites et la place de l’homme dans l’écosystème, il reconnait le progrès et écoute la science. Il reconnait l’homme lien entre les hommes et lien entre les générations, qui reçoit et transmet.

L’écologie qu’on nous sert aujourd’hui est faite de nombreux mensonges. Ainsi il est désormais admis par l’écolo-sphère que  « pour produire un kg de viande de bœuf on consommerait 15 000 litres d’eau ». La vérité est tout autre : l’eau ne se consomme pas, elle circule, elle passe, s’évapore, tombe sous forme de pluie, retourne au milieu naturel, dans les océans… On ne détruit  pas l’eau pour produire de la viande. Il est admis aussi, en écologie radicale, et tout le monde s’en émeut chaque année à l’automne, que l’homme est en train d’épuiser la terre et consomme plus que ce qu’elle est capable de produire ! Sans que jamais personne ne contredise cette équation pourtant construite de toute pièce ! Plus les mensonges sont gros, plus ils se diffusent et son repris à l’envie ! La vérité est tout autre. Comme le disait Lavoisier : « Rien ne se perd, rien se créer, tout se transforme ». La terre est un système fini qui reçoit l’énergie du soleil. C’est le cycle de la vie. Non, l’humanité n’est pas en train de tuer la planète ! Mais il est par contre de plus en plus clair que l’écologie profonde entend tuer l’humanité.

Le développement durable c’est de prendre conscience qu’aujourd’hui, grâce à la croissance économique mondiale et aux investissements qu’elle permet en matière de santé et d’éducation, l’extrême pauvreté est en recul, et de s’engager pour poursuivre nos effort pour que l’humanité progresse encore et que les peuples puissent vivre heureux à l’endroit où ils sont nés.

L’écologie qu’on nous sert aujourd’hui est faite de contre vérité, ainsi on crie à l’urgence climatique et, dans le même temps, on ferme la centrale nucléaire de Fessenheim ! La vérité c’est que la seule fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim, augmentera les émissions de CO2 de la France entre 2,5 et 10 millions de tonnes / an, selon les énergies de remplacement choisies. Donc, même avec la plus grande volonté du monde la France ne pourra pas jamais compenser cette décision, même en appliquant les 140 mesures de la « convention citoyenne sur le climat ». Cette dernière  propose, c’est assez croquignolesque de noter nos politiques publiques à l’aide d’un « score carbone » ! Et bien commençons pas noter la décision de fermer Fessenheim : zéro pointé !

Le développement durable s’appuie sur le bon sens et ne défait pas ce qu’on fait les générations qui nous ont précédées et qui font la grandeur de la France. Le développement durable consiste à renforcer les filières d’excellence existante et à créer les conditions pour en créer de nouvelles.

L’écologie qu’on nous sert aujourd’hui est punitive et entend nous priver de nos libertés fondamentales. Ainsi ceux qui clamaient en 1968 « il est interdit d’interdire », estime aujourd’hui qu’au nom de l’écologie, il est urgent d’interdire et, mieux encore, qu’au nom de l’écologie, il est interdit de ne plus interdire !

Le développement durable c’est la liberté d’entreprendre et de transmette et parce que l’on transmet, c’est l’exigence du respect envers les anciens et envers les  générations futures.

L’écologie d’aujourd’hui s’est surtout des taxes et des impôts qui, dans une économie décroissante, seront de plus en plus gros ! « Si le seul outil que vous avez pour agir est un marteau », disait Abraham Maslow, « alors vous verrez tout problème comme un clou ». Le marteau de l’écologie c’est  l’impôt ! Ainsi, la politique environnementale devient  « transition énergétique », et la transition énergétique devient « fiscalité comportementale » !

Le développement durable c’est du développement et de la croissance, c’est la volonté de créer des richesses avant de les distribuer au lieu de distribuer des richesses qu’on n’a pas. C’est la conscience durable que le développement n’est pas contraire à la protection des environnements.

Quand tout autour de nous, sur les réseaux sociaux, dans les médias, dans nos écoles, le catastrophisme est devenu le mode de communication de l’écologisme, je pense au contraire, que l’enthousiasme est vertueux et l’optimisme est porteur d’avenir ! Au lieu de dénigrer en permanence nos performances, soyons fiers de nos résultats et poursuivons nos efforts !

Face à l’idéologie, laissons de coté les totems, les mesurettes et les symboles, et proposons des actions concrètes et significatives à l’échelle du problème posé.

  • Reboisons et cultivons les centaines de millions d’hectares qui ne le sont pas encore sur la planète et développons les agricultures productives et respectueuses de l’environnement ;
  • Développons et sécurisons l’énergie nucléaire ; investissons dans la recherche pour régler le problème des déchets nucléaires ;
  • Investissons sur l’hydrogène pour stocker et transporter les énergies renouvelables ;
  • Aménageons le territoire pour réduire les trajets domicile-travail ;
  • Devenons les leaders mondiaux de la construction à énergie positive ;
  • Cessons de jeter l’argent pas les fenêtres pour installer en France des moulins à vent qui ne répondent pas au problème posé !

Mais sachons-le, la France pourrait être la plus vertueuse du monde, que ce ne serait pas suffisant.

Si l’écologie nous ramène à notre nombril, le développement durable s’intéresse au monde.

L’atmosphère, les océans, l’eau, ne connaissent pas de frontière, ils font partie du patrimoine mondial de l’humanité ! Le but de notre exemplarité, doit être d’entrainer avec nous le plus possible de peuples et faire en sorte que le développement durable se propage partout. Sur ces sujets, nous avons tous un intérêt à agir et cela doit engager nos politiques de coopération d’une part, et nos politiques d’échanges et de commerce d’autre part.

L’écologie se plaint de la mondialisation. Le développement durable, lui, s’y intéresse avec raison.

Des écologistes de la première heure commencent à dénoncer  les déclarations apocalyptiques sur le climat. Ainsi, Michael Shellenberger, dans son livre « Apocalypse never »[1] (Harper Collins 30 juin 2020) au nom des écologistes du monde entier tient à « présenter ses excuses pour avoir répandu la peur climatique ».

Au lieu de faire peur avec l’écologie, donnons envie avec le développement durable !  

Il est plus que jamais permis d’espérer ! Les mensonges se retournent un jour  contre ceux qui les ont proférés. Méfions nous de l’écologie prête à l’emploi, du bio-business qui prône la décroissance et la fin de l’humanité. Préférons-lui le développement durable et défendons le droit des peuples à disposer d’eux même. Aidons-les à le faire avec leur intelligence et leurs moyens.


Faire confiance aux Départements pour que cesse le développement anarchique de l’éolien

La France est entrée dans une véritable marche forcée du développement de l’éolien terrestre.

Alors que nous peinons à tenir nos engagements européens en la matière, le Gouvernement entend porter à 40 % la part des énergies renouvelables dans la consommation finale brute d’énergie, à l’horizon 2030, avec un prévisionnel de triplement de la capacité de production des éoliennes.

Ces perspectives exponentielles se heurtent à une saturation géographique critique et à un déséquilibre criant au niveau national puisque la moitié de la puissance du parc national est située dans les régions Grand-Est et Hauts-de-France, avec des enjeux environnementaux, sanitaires, économique et sociaux sous évalués et rejetés du débat public.

Dans ce contexte, la Charente-Maritime doit faire face aux erreurs du passé et aux errances du présent. Le développement des implantations dans le Département a été fulgurant : en 2008, nous ne comptions que 2 parcs en fonctionnement et les projections de capacité de production lui étant imparties s’élevaient à 80 Mégawatt (MW). Nous en sommes actuellement à 168 MW hors parcs autorisés avec 275 éoliennes en capacité de fonctionnement pour un prévisionnel de 490, faisant de La Charente-Maritime la productrice de plus du tiers de la puissance installée dans la Région Nouvelle-Aquitaine.

A partir de l’adoption par le Conseil Régional de Poitou-Charentes de son schéma régional de l’éolien, en 2006, les parcs éoliens se sont implantés en dehors  de  toute  planification  territoriale  équilibrée et aux dépens des aspects environnementaux  qui   ont  été   dramatiquement   négligés.  Le   Conseil   d’Etat   a   reconnu   sévèrement   ces   graves manquements, en  février  2018,  par  l’annulation du schéma régional de la Région Poitou-Charentes de 2012 qui avait jugé bon de ne procéder à aucune évaluation environnementale préalable.

En l’état de la prolifération anarchique des éoliennes, nous sommes fondés à nous interroger sur l’improbable soutenabilité des objectifs de la programmation pluriannuelle de l’énergie. La question se pose de manière urgente : comment la Charente-Maritime va-t-elle pouvoir supporter l’objectif de triplement de la production des parcs éoliens alors qu’elle est déjà saturée ?

D’autant plus qu’à la saturation s’ajoute la démesure, avec le projet pharaonique du parc éolien de l’estuaire de la Gironde, qui  met en danger la vie de la biodiversité dans une zone classée Natura 2000.

Cette situation d’alerte appelait une réaction responsable du Département, qui a demandé un moratoire au Préfet pour stopper  toute nouvelle implantation pendant deux ans, et  ainsi prendre le temps d’évaluer avec  pertinence les  projets d’implantation.

Les travaux de l’Observatoire de l’éolien, que nous avons créé à cet effet, témoignent d’ailleurs de l’incompréhensible impasse qui est faite sur l’acceptabilité  locale, avec un mépris des avis des élus et des associations qui sont démunis face aux  contournements  mercantiles  d’une  législation et d’une réglementation inadaptées.

Cette mobilisation commence à porter ses fruits : le projet de l’estuaire est en voie de redéfinition, en évoluant vers l’élaboration d’un mix énergétique respectueux de l’environnement humain et naturel et la Région a pris acte de l’inégalité de la répartition  géographique des éoliennes et préconise  un rééquilibrage infrarégional.  Mais la vigilance demeure tant que les Collectivités directement impactées, et en premier lieu les Départements, n’auront pas retrouvé leur mot à dire.

Il faut remettre l’échelle départementale au cœur du système décisionnel et lui donner une valeur juridique opposable. Pour répondre à la suppression des zones de développement de l’éolien, qui a redonné la main aux opérateurs privés qui font de la surenchère locale, il est urgent de mettre en place un schéma départemental de l’éolien co-construit au sein d’une instance de concertation dédiée.

Il ne s’agit pas d’instituer les Départements en organes punitifs mais de leur donner des attributions claires pour pallier l’absence de vision connue et partagée par les différents échelons territoriaux qui est un véritable frein en matière de transition énergétique.

Le nouvel acte de décentralisation qui s’amorce doit déboucher sur des nouvelles compétences pour les Départements en matière de transition énergétique afin de leur permettre de conserver la maîtrise du développement territorial des projets et d’en faire les relais indispensables des politiques publiques environnementales.