Maire de la plus petite commune de Gironde : Bossugan, 50 habitants !
Ce n’est pas simple de marquer sa place dans une société du plus en plus grande : communauté de commune en perpétuelle expansion, regroupement des communes qui finalement perdent leur âme. Que l’on ne nous explique pas le bien vivre ensemble, la solidarité que ces grandes entités ont oubliée et ne savent appliquer que par circulaires interposées. Pour nous, c’est une évidence, canicule ou grands froids, nous savons très vite qui a besoin d’aide car nous sommes allés voir et que l’on a fait ce qu’il fallait. Du gros temps, un arbre sur la route départementale, allez zou ! la tronçonneuse, les bottes et nous voilà opérationnels, pas besoin d’attendre les services d’état compétents et s’il y a besoin d’un bout de bâche sur la toiture du voisin, pas de souci. Et cela ne coûte rien aux contribuables.
Les campagnes attirent, même à Bossugan, nous le ressentons, mais j’avoue que nous préférons voir revenir à la vie une vieille bâtisse que la construction d’une maisonnette sur un terrain de 800 mètres carré. Ce qui est loi et nécessité en zone urbaine est totalement hors sujet en zone rurale. Cette dualité urbain-rural nous expose à bien des incompréhensions : comment faire admettre à un nouvel arrivant que le seul arrêt de bus scolaire est à un kilomètre de son domicile, qu’il n’est pas possible de faire autrement et qu’il va falloir y mettre du sien.
La qualité de vie vaut bien quelques désagréments et on arrive toujours à s’entendre. La preuve en est avec notre chemin de randonnée fait en concertation avec les chasseurs, pour éviter les zones de vie des animaux, les propriétaires, pour ne pas gêner en passant près des habitations et des utilisateurs pour une sélection des passages les « plus chouettes »,
Les très petites communes donnent peut-être l’impression d’être d’un autre temps mais nous n’avons rien d’obsolète, bien au contraire, nous devons être comme les autres au fait des nouvelles directives et avancées de notre société ; et puis sans nous, la campagne française deviendrait une bien vilaine friche et nous y serions tous perdants.