Devenir maire en 2020, une expérience si particulière
Conseillère municipale lors de l’ancien mandat, j’ai été élue (Claire Dutaret-Bordagaray) Maire d’une petite commune rurale de 806 habitants (Uhart-Cize, dans le Pays Basque). Je suis à la tête d’une équipe de 15 conseillers municipaux renouvelée au ⅔. La constitution de la liste n’a pas été aisée du fait du souhait de constituer une liste unique, représentant l’ensemble du village tant par les compétences, que l’âge, les expériences, les professions, les pensées que par l’équilibre entre le bourg et les quartiers montagneux. Cette constitution d’équipe n’est pas aisée mais elle est primordiale car il faut trouver un équilibre et aussi et surtout une cohésion et un appui sans faille pour pouvoir porter les projets.
Nous avons pris nos fonctions lors d’une période complexe et de crise sans précédent qu’est la lutte contre cette pandémie du Covid 19. Les projets engagés n’ont pas pu être finalisés à temps, et les temps de rencontre, de liens sociaux ont été mis à mal. Cependant nous avons réussi à organiser des manifestations de soutien aux producteurs et artisans locaux, qui ont mobilisé tout le village et les associations locales.
Dans mon rôle de Maire, j’apprécie tout particulièrement la proximité avec les habitants de la commune. Les échanges avec eux sont riches et il faut faire preuve d’écoute, de bienveillance, d’adaptation afin d’être une élue au service de chacun. La difficulté, pour ma part, a été de représenter le rôle de médiateur et de police dans des conflits de voisinage parfois anciens et bien ancrés depuis des années.
De nature volontaire, dynamique, la difficulté a aussi été d’apprendre l’acceptation du temps imparti par les démarches, parfois complexes, dans la mise en place des différents projets, qui parfois ressemblent à un véritable parcours du combattant du fait de décisions prises par des personnes qui sont en fait bien loin de la réalité rurale que nous vivons.
Faisant partie de la très grande agglomération Pays Basque, il me semble important d’être partie prenante de cette institution afin de faire valoir la parole de notre territoire. Mais la frustration est parfois grande du fait des transferts de compétences et avec l’impression que le pouvoir décisionnaire s’écarte de notre commune.
Pour cela, la représentation au sein des différentes commissions et bureaux de pôle est vitale, ce qui demande la gestion d’un emploi du temps assez sportif dans ma vie de femme, d’infirmière de nuit, pour multiplier ma présence en réunions et commissions et ce afin de pouvoir porter au mieux la voix de notre commune et territoire rural, et continuer à faire vivre notre tissu économique, sociale, associatif, tout en gardant une vision communautaire dans une agglomération XXL.
Élue régionale, élue communautaire, j’apprécie aussi fortement de pouvoir m’appuyer sur les conseils et expériences de mes collègues maires élus de ces différentes institutions et le RELPA est aussi pour moi une vision, richesse et appui supplémentaires dans la construction de mon expérience de Maire.