A quoi bon être élu local
Le statut de l’élu ! Voilà un chiffon rouge qui est agité depuis plusieurs gouvernements successifs sans qu’aucun d’eux n’aient le courage de prendre ce problème a bras le corps.
Beaucoup font le constat – a juste titre – d’un malaise présent à tous les étages des conseils municipaux.
C’est ce qui a poussé en 2017, des parlementaires à créer un groupe de travail pour étudier comment « faciliter l’exercice des mandats locaux » présidé par Jean-Marie Bockel sénateur du Haut-Rhin.
Dans le collimateur de ce groupe de travail : protection juridique et statut pénal, conciliation avec une activité professionnelle, régime indemnitaire, formation et protection sociale.
Voilà les cinq chantiers auxquels voulaient s’atteler les parlementaires.
Malheureusement, rien de concret ne fût réalisé. Il est pourtant urgent de trouver une solution durable à ce projet.
Parallèlement à cela, l’institut de sondage CEVIPOF, a fait une étude en 2017 sur la confiance qu’ont les français dans leurs représentants. Le constat est sans appel : seuls 33% des Français interrogés disent avoir confiance dans l’institution présidentielle. Le Sénat et l’Assemblée nationale ne récoltent respectivement la confiance que de 29% des Français.
La bonne nouvelle est incontestablement pour les institutions locales : elles sont les seules à tirer leur épingle du jeu : 53% des Français font ainsi confiance au conseil municipal, 43% au conseil départemental et 41% au conseil régional. Si les échelons de proximité sont donc salués, l’érosion de la confiance n’en reste pas moins frappante.
C’est donc les élus locaux qui sont les plus plébiscités et paradoxalement ce sont les mêmes qui sont aujourd’hui confrontés à une crise de démotivation voire de découragement très importante.
Le gouvernement actuel semble vouloir prendre la situation en main : Jacqueline Gourault, la ministre de la Cohésion des territoires a annoncé qu’elle avait déposé le vendredi 14 juin un projet de loi au conseil d’Etat intitulé « pour une nouvelle confiance des élus locaux ».
Maintenant c’est carrément la sécurité des élus locaux dans l’accomplissement de leurs missions dont il est question suite à la disparition de Jean-Mathieu Michel, maire de Signes ( Var ), mort début août dans l’exercice de ses fonctions.
Serait-il devenu dangereux de défendre et de faire respecter nos territoires ?
Une note du ministère de l’Intérieur révèle, qu’en 2018, 361 maires et adjoints ont été agressés!
Les menaces et le chantage seraient même en hausse!
Selon le ministère de l’Intérieur, la tendance est à la hausse avec 317 agressions en 2016 et 332 en 2017. Sur les 361 maires et maires adjoints, victimes « d’atteintes volontaires à l’intégrité physique » en 2018, 261 ont reçu des menaces ou ont été victimes de chantages, 145 de « violences physiques non crapuleuses » et 178 d’outrages.
Tout cela est très inquiétant pour l’avenir de nos communes. Nous avions déjà alerté sur une crise de vocation et un désintérêt des français à se porter candidat pour remplir les fonctions d’élu local. Le scrutin municipal des 15 et 22 mars 2020 sera certainement déterminant pour l’avenir.
Le RELPA Nouvelle-Aquitaine reste et restera pleinement mobilisé pour soutenir et défendre les élus locaux.