restitution de la conférence du jeudi 20 février (FX Bellamy)
Le jeudi 20 février 2020, le RELPA recevait François Xavier Bellamy, philosophe, professeur agrégé de philosophie, député au parlement Européen, essayiste et auteur de deux ouvrages : Les Déshérités paru en 2014 et Demeure publié en 2018.
Ce soir là, nous étions très nombreux, avec près de 300 personnes dans l’amphithéâtre de l’Athénée municipal de Bordeaux, venus pour soigner notre âme et renouer avec le débat d’idée qui donne tant de sens à nos engagements.
Durant près de deux heures, François-Xavier Bellamy nous a littéralement tenu en éveil, avec une aisance et une fluidité qui forcent l’admiration, mais aussi avec un vrai sens de la pédagogie.
Le jeune philosophe a jonglé tour à tour avec l‘histoire, les sciences et la philosophie, évoquant des personnalités aussi différentes que Nietzsche, Saint Thomas d’Aquin, Aristote, Copernic, Galilée… pour nous mettre en contact avec toutes les influences qui, au cours du temps, ont changé notre perception du monde et ont fait naître le concept de modernité.
Demeure, son dernier ouvrage, est une critique de la modernité liquide. Il voit dans l’idéologie du mouvement, cette injonction à être toujours « à la page », cette obsession du changement à tout prix, et dans ce discours qui donne le mouvement comme un but et non comme un moyen, l’origine des fractures qui minent profondément notre société tant elle y a perdu ses points de repères jusqu’à se détourner de son histoire et de sa culture.
« A la passion du changement, ce n’est pas la passion de l’immobilité qui doit répondre, dit-il, mais la sagesse d’un discernement : rien ne sert d’être en marche, si l’on ne sait pas où l’on va…. »
« Il nous faut aujourd’hui retrouver le courage et le goût des Odyssées : après 9 ans sur les mers, à vaincre toutes les probabilités qui jouaient contre lui , Ulysse veut retrouver sa demeure sur son île d’Ithaque, son point fixe qui a orienté toute sa vie »
Il nous faut être capable de désigner ces points fixes que nous espérons atteindre, de retrouver notre Ithaque, même sans aucune certitude d’y parvenir un jour, et qui cependant, donnent sens à nos engagements, à nos actes et à notre mouvement. A ce titre, « L’appel du 18 juin 1940 est une parole d’espérance : prononcée dans le désert, elle indique la possibilité d’une victoire alors que tout semble perdu… ».
En réponse aux nombreuses questions posées dans la salle, François Xavier Bellamy nous rappelle le sens de la politique, ce lieu où s’organisent nos désaccords et qui ne peut s’affranchir des clivages, ce lieu pour « parler aux hommes », pour partager ensemble la fécondité d’une parole qui nous conduit aussi à agir.
Et de conclure sur cette merveilleuse citation de Nietzsche, à rebours de l’état d’hystérie permanent qui a gagné notre politique française : « ce sont les paroles les plus silencieuses qui sèment la tempête, et les pensées qui mènent le monde viennent sur les pas d’une colombe »
Un grand merci François-Xavier Bellamy, et c’est avec beaucoup de plaisir que nous souhaitons vous voir revenir et enchanter nos conférences du RELPA